Burn-out, comment s’en sortir?

Il est souvent difficile de savoir que l’on est en burn-out, et il peut être encore plus compliqué de savoir comment s’en sortir.

Comment interpréter les premiers signaux? Comment décider d’arrêter « les frais »? Comment décider, alors que l’on est au plus mal psychiquement, de se faire aider? Et ensuite, comment revenir dans la « réalité »?

Autant de questions qui se posent à toute personne ayant vécu ce sentiment de « trop-plein » et de « vide » en même temps, dans le cadre d’un surmenage, qu’il soit professionnel ou personnel d’ailleurs.

La Psychanalyse vient soutenir un travail d’interrogation en profondeur sur les causes de cette situation dans laquelle l’on s’est laissé aller « trop loin ». Elle permet à l’individu « abîmé », de se questionner sur lui-même et sur la valeur qu’il s’accorde.

Il n’est pas anodin d’être allé jusqu’au burn-out, cela parle de ses propres limites, de celles que l’on ignore, de celles que l’on ne ressent parfois même pas. Au-delà desquelles il a été possible de se rendre, quitte à se faire terriblement souffrir.

Quelle est donc cette force quasiment auto-destructrice qui a permis à l’individu d’aller jusqu’au seuil de la mort ?

Au-delà de la « tyrannie » de l’Autre (qu’il soit l’employeur, l’environnement professionnel, la vie personnelle), il est question de soi-même, toujours de soi-même et de sa propre envie de « vie ».

Si l’on distingue burn-out et dépression (le burn-out étant davantage lié au contexte professionnel, au désir de perfection, au surinvestissement; et la dépression, au désinvestissement, au laisser-aller et à l’abandonnisme ), il me semble évident que les deux sujets sont étroitement liés. L’un menant, pas toujours, mais souvent à l’autre.

L’environnement personnel à qui l’on confie ses émotions joue un rôle d’alerte lorsque les premiers signes se manifestent. Il faut savoir les entendre. En tenir compte, est autre chose. Si l’on arrive à la situation de burn-out, c’est que l’on n’a précisément pas pu y arriver.

L’intervention d’un médecin traitant est indispensable pour mettre un « coup d’arrêt » à cet emballement psychique et émotionnel.

En parallèle, un travail psychanalytique est utile car il permet à l’individu épuisé de se reposer sur un Autre accueillant et bienveillant, cette fois (contrairement à cet Autre attaquant) qui lui donnera l’occasion de prendre le temps, ce fameux temps après lequel il aura trop couru, de penser. De se penser. Et de panser ses maux.

Il suffit souvent de quelques semaines (voire quelques mois) pour sortir de cet état, mais si ce travail est bien conduit, il aboutit sur une envie du sujet de poursuivre cette quête intérieure qui lui permet de s’ouvrir à lui-même à moyen et long terme.

Un burn-out est un signe d’alarme puissant, il n’est pas possible de l’ignorer. Car l’ignorer signe sa propre reddition.

Annie Cohen
31 décembre 2024