Une manne, une immense chance de lancer, relancer, développer son activité ; voici ce que représente aujourd’hui Doctolib, le leader dans le domaine de la prise de rendez-vous en ligne pour les professionnels de santé mais aussi pour les professionnels de l’accompagnement en général depuis quelques années.

Un talent inégalé à ce jour dans la mise en place de sa communication, un budget colossal alloué au développement et à l’ajustement de son  positionnement et cela en peu de temps jusqu’à devenir le site incontournable pour nombre de praticiens désireux d’être plus visibles tout en ne souhaitant pas ou ne pouvant pas disposer d’un secrétariat en propre.

Mais Doctolib s’est fait rattraper.

A vouloir ouvrir, ouvrir et ouvrir, à vouloir développer (lui aussi, comme tous ses abonnés) son activité et donc son chiffre d’affaires, il s’est fait taper sur les doigts aussitôt qu’une « affaire de négligence »  de la part de l’un de ses abonnés est sortie suite à une plainte de patient. Et tous les « non soignants » officiels se sont vus exclus du site de prise de rendez-vous en ligne. Sans autre forme de procès !  Doctolib perd des millions d’euros, les praticiens non réglementés sont priés de « se réorganiser sous six mois ».

Se pose alors la question de l’intérêt que des millions de personnes portent à tous ces professionnels « non réglementés », l’intérêt et le besoin de les consulter régulièrement  pour un gain en mieux-être significatif.

Les psychanalystes non psychologues et non médecins sont priés comme les autres, de quitter Doctolib à fin avril 2023. C’est peut-être ce qui questionne dans cette décision non nuancée de « faire le ménage ».

Car la réalité est toute autre et pointe un paradoxe : nombre de psychanalystes sont sollicités par médecins et psychologues pour être suivis en psychothérapie psychanalytique ou psychanalyse.

C’est un fait et c’est courant.

On ne se décrète pas psychanalyste, on se forme, on travaille longuement sur soi pour pouvoir un jour se dire psychanalyste. Les personnes qui cherchent à travailler sur eux en profondeur ne s’y trompent pas. Elles savent reconnaitre celui ou celle qui saura l’écouter et l’accompagner dans ce travail long, ardu et souvent douloureux. Et ne souhaitent pas se retrouver seules.

Un psychologue n’est pas un psychanalyste. Loin de là. Un psychiatre non plus, il n’est pas psychanalyste parce que diplômé de médecine.

A vouloir normer, réglementer, lisser et tamiser, on élimine l’humanité et le libre arbitre.

Il restera sur Doctolib les patients des psychanalystes.